La bicyclette bleue by Deforges Régine

La bicyclette bleue by Deforges Régine

Auteur:Deforges, Régine [Deforges, Régine]
La langue: fra
Format: epub, mobi
Tags: Littérature Française
Éditeur: 3000 Ebooks Torrent
Publié: 2012-02-15T05:46:15+00:00


Le lendemain, Léa eut ses parents au téléphone. Elle pleura en entendant la douce voix d’Isabelle, celle, bourrue d’émotion, de son père. Qu’elle joie d’entendre à nouveau l’accent de Ruth ! Même les quelques mots échangés avec ses sœurs Françoise et Laure lui firent plaisir. Elle n’en finissait pas de demander des nouvelles du domaine, de ses oncles, de ses tantes, de ses cousins. Elle découvrait brusquement qu’elle les aimait tous. Elle aurait voulu dire à sa mère l’horreur des bombardements, la mort de Josette, le meurtre de l’homme qui voulait les voler, le regard de la grand-mère devant les cadavres de sa fille et de ses petits-enfants, la maladie de Camille, son aventure avec François. Elle ne savait que répéter :

— Maman, maman, si tu savais…

— Ma chérie, dès que cela sera possible, je viendrai te chercher avec ton père.

— Oh ! oui, maman. Viens, tu me manques tellement, j’ai tant de choses à te dire, j’ai eu si peur. Souvent je pensais à toi, je me disais : « Que ferait maman ? » Je ne faisais pas toujours ce que tu aurais fait, je me conduisais égoïstement, en enfant gâtée. Mais bientôt je vais te retrouver, je dormirai dans mon petit lit de la chambre des enfants, tu viendras comme autrefois parler avec moi avant d’aller te coucher, tu me prendras dans tes bras comme quand j’étais petite ; dans ton cou, je sentirai ton parfum, je caresserai tes beaux cheveux. Oh ! maman, je t’aime tant ! J’ai eu si peur de ne pas te revoir quand tout brûlait autour de nous. Les bombardements c’est terrible, ça tue des enfants, des pauvres gens… Maman…

Les sanglots empêchèrent Léa de continuer. Avec douceur, François lui prit l’écouteur des mains et donna à Pierre Delmas l’adresse de sa fille et le numéro de téléphone du docteur Rouland.

Après avoir remercié le médecin, il emmena Léa.

Il faisait presque nuit, aucune lumière ne brillait dans les rues encombrées de voitures. L’air était d’une grande douceur. En traversant le vieux pont, Léa remarqua :

— Ça sent l’eau.

Elle aimait cette odeur de rivière, mélange d’herbes, de poisson et de vase. Ils arrivèrent devant la maison de Mme Trillaud.

— Je n’ai pas envie de rentrer, si nous allions dans la campagne, ce n’est pas très loin, c’est au bout du chemin.

— Comme vous voulez.

Léa prit le bras de François.

Ils marchaient lentement entre deux murets de pierre derrière lesquels se trouvaient des jardins potagers. Au bout du chemin, ils passèrent devant des maisons fortement délabrées, au pas de porte jonché de détritus de toutes sortes. Une forte odeur de porcherie leur fit accélérer le pas.

Les murs avaient fait place à des haies dont certaines, fleuries, embaumaient. Ils marchèrent un moment dans le chemin de plus en plus étroit. Léa entraîna François vers un petit pré dans lequel était une cabane sous un grand chêne. Quand elle poussa la porte, une forte odeur du foin les enveloppa.

— C’est ma maison, je l’ai découverte hier. J’y étais tellement



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